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Contexte du colloquePratiquement dans tous les pays du globe, la question de la performance des apprenants en mathématiques et en sciences est vivement posée par rapport la qualité des systèmes éducatifs adoptés. En effet, l’étude international TIMSS « Trends in International Mathematics and Science Study » menée tous les 4 ans par l’IEA (International Association for the Evaluation of Educational Achievement) depuis 1995 en vue d’évaluer les performances des élèves en mathématiques et en sciences, montre dans sa dernière édition (TIMSS2015- sixième édition) qu’en France, par exemple, les élèves ont un niveau nettement inférieur à la moyenne des 49 pays participants et que seul 25% des élèves français sont considérés avoir un bon niveau en mathématiques. Les résultats de cette même étude ont été analysés et présentés dans un rapport thématique [1] de l’Instance Nationale d’Evaluation (INE) relevant du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) dans le but de mettre à la disposition de la communauté éducative une analyse des résultats les plus saillants de cette évaluation. Notons que le Maroc participe à cette enquête internationale, évaluant les acquis des élèves en informant sur la qualité de la formation, depuis 1999. Selon ce rapport sur l’enquête, quoique la performance des élèves marocains (4ème année du cycle primaire et 2ème année du collège) ait enregistré une légère amélioration par rapport aux résultats de l’enquête TIMSS2011, le rang du Maroc reste dans le quatrième et dernier groupe [1]. Nous signalons aussi un résultat marquant de ce rapport issu du croisement des scores des élèves de la 4ème année du primaire en mathématiques et en sciences, qui montre l’existence d’une corrélation entre les performances dans ces deux disciplines. Ceci peut être expliqué par le fait que les pays qui excellent dans l’une le font également dans l’autre. En outre, cette même étude montre que l’écart des performances d’apprentissage dans les pays participants, que ce soit en mathématiques ou en sciences, par rapport à la moyenne internationale reste encore très élevé [2]. Ainsi, le souci de l’amélioration de la qualité de l’enseignement-apprentissage des mathématiques et des sciences est accompagné de l'émergence d'un débat scientifique sur le choix des approches pédagogiques et didactiques de l'enseignement et l’apprentissage susceptibles d’améliorer les performances des apprenants. Ceci rend la question des pratiques d’enseignement (planification, gestion, évaluation, …) au cœur des préoccupations des différents acteurs de l’éducation que ce soit à l’échelle nationale qu’internationale. Si l’émergence des technologies de l’information et de la communication (TIC), depuis les années 90, a convaincu tout le monde que ces technologies peuvent jouer un rôle important dans l’éducation des apprenants, la question de l’efficacité de leurs usages et leurs intégrations dans le processus enseignement/apprentissage demeure à l’heure actuelle un sujet problématique de recherche. En effet, si la majorité des recherches et des rapports internationaux s’accordent sur les apports positifs de l’usage des TIC dans l’enseignement-apprentissage, ils soulignent également que la réussite de cette intégration exige plusieurs conditions et transformations au niveau des stratégies d’enseignement, des objectifs, des méthodes et des approches pédagogiques, ainsi qu’au niveau du nouveau rôle de l’enseignant (du transmetteur à l’accompagnateur) [3]. Dans un contexte marqué par l’émergence des disciplines scientifiques et techniques ainsi que le besoin universel en termes d’innovation, il s’avère opportun de s’interroger sur les pistes possibles pour profiter des opportunités offertes par l’abondance des TIC en vue de repenser nos pratiques pédagogiques. Ainsi, dans le but de préparer les apprenants à un usage rationnel des TIC dans leurs apprentissages et les enseignants à une intégration pertinente dans leurs pratiques, la question de l’enseignement de l’informatique en tant que discipline à part entière dès les premières années d’enseignement s’avère-t-il nécessaire ?[4], ne serait-ce que pour une « Inclusion numérique ». Par ailleurs, le développement des compétences techno-pédagogiques des enseignants en tant qu’acteurs principaux du système éducatif, en s’appuyant sur l’analyse des pratiques professionnelles, semble aujourd’hui largement adopté par de nombreux dispositifs de formation. Ainsi l’analyse des situations d’enseignement-apprentissage semble être un levier important pour déceler et surmonter les difficultés rencontrées sur le terrain et renforcer les compétences techniques et pédagogiques acquises aux centres de formation. En ce sens, il s’avère légitime de se demander sur les défis de la formation des enseignants de Mathématiques, de Sciences & Techniques pouvant garantir une meilleure professionnalisation. Dans un tel contexte international préoccupé par la question de la « crise de l’éducation » [5] et national marqué par l'ambition d'une réforme profonde du système éducatif via la vision stratégique 2015-2030 [6] et la structuration de la recherche scientifique et pédagogique aux CRMEFs, le colloque international CIFEM’2020 se veut un espace contribuant aux débats et réflexions autour d’un certain nombre d’axes et thématiques approchant le rôle de la recherche scientifique et de l’innovation pour promouvoir cette dynamique. Quelques réferences: [1] Rapport thématique TIMSS2015. « Résultats des élèves marocains en mathématiques et en sciences dans un contexte international ». Instance Nationale d’Evaluation (INE), Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS), (2018). ISBN: 978-9954-9883-7-4. [2] Martin, M.O., Mullis, I.V.S., Foy, P., Hooper, M. (2016). « TIMSS 2015 International Results in Science”. Chestnut Hill, MA : TIMSS & PIRLS International Study Center, Boston College. http://timssandpirls.bc.edu/timss2015/international-results/timss 2015/mathematics/student-achievement/ [3] Guilhot, P. (2010). Système éducatif et TIC, une difficile rencontre. Cahier millénaire vol 3, n° 18, PP 31-34. [4] « Enseigner l’informatique : une exigence », dans Jules Ferry 3.0, bâtir une école créative et juste dans un monde numérique, 2015, chap. 1. [5] Rapport de la banque mondiale sur le développement au monde (2018). « Apprendre pour réaliser les promesses de l’éducation ». World Bank Publications, The World Bank Group, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, USA. DOI : 10.1596/978-1-4648-1318-4. [6] Pour une école de l’équité, de la qualité et de la promotion. Vision stratégique de la réforme 2015-2030. Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS), (2017). https://www.csefrs.ma/publications/vision-strategique-de-la-reforme/?lang=fr
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